La réduction des AGE alimentaires est une mesure efficace contre l’insulinorésistance du SM qui devrait faire partie des objectifs de l’éducation nutritionnelle. L’alimentation des pays industrialisés a une haute teneur en produits avancés de la glycation (AGE) formés par divers modes de cuisson produisant un brunissement par la réaction de Maillard – rôtis, grillades, fritures, barbecue…
Depuis plus d’une décennie, les travaux de l’équipe d’Helen Vlassara ont alerté sur la dangerosité des AGE alimentaires produits par la réaction de brunissement de Maillard et montré qu’il existait une relation causale entre la concentration des AGE circulants et les AGE alimentaires.
L’insulinorésistance et l’impact des AGE alimentaires
Les AGE plasmatiques sont à l’origine d’une inflammation de bas-grade en agissant sur la signalisation moléculaire via des récepteurs membranaires spécifiques, favorisent le stress oxydant et contribuent à la progression de l’athérome. Les AGE alimentaires et circulants sont corrélés avec l’insulinorésistance.
Par ailleurs, il a été rapporté que les sujets obèses présentant un syndrome métabolique (SM) ingéraient davantage d’AGE que les sujets obèses indemnes de SM.
C’est pour mieux préciser l’impact des AGE alimentaires sur l’insulinorésistance (IR) évaluée par le calcul de l’index HOMA-R, que des sujets obèses âgés de plus de 50 ans ayant au moins 2 critères du SM ont été randomisés dans le cadre d’une étude d’intervention diététique d’une durée d’un an.
Le groupe intervention consommait une alimentation pauvre en AGE (aliments bouillis, pochés, cuits en papillotes ou à la vapeur) alors que le groupe témoin poursuivait les pratiques culinaires nord-américaines usuelles.
Après un an de restriction en AGE, il était observé une diminution remarquable du HOMA-R alors que cet indice augmentait significativement dans le groupe témoin Cette amélioration de la sensibilité à l’insuline était observée sans restriction énergétique et était synchrone avec la diminution des AGE circulants.
Cette étude confirme le rôle important et par trop méconnu des AGE alimentaires en tant que facteur d’IR. Elle souligne que pour améliorer l’insulinorésistance du SM et éviter la survenue d’un diabète et des complications athéromateuses il est souhaitable non seulement de promouvoir une alimentation à faible densité énergétique pour favoriser la perte de poids mais également de modifier les pratiques culinaires.
La réduction des AGE alimentaires est donc une mesure efficace contre l’insulinorésistance du SM qui devrait faire partie des objectifs de l’éducation nutritionnelle.